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ARCEP

 
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WE en Camargue


Nous les ARCEPIENS qui, le jeudi 10 mai 2018, avons pris la route de ROQUETTES vers la CAMARGUE, nous nous souviendrons longtemps de ces quatre jours où le passionnant s’est parfois heurté au décevant. Rassurez-vous, d’ores et déjà, on peut dire que c’est le meilleur qui restera dans nos mémoires !

Donc comme d’habitude, organisation du covoiturage devant le Château de Roquettes vers 8 heures. Nous partons pour notre première étape, le Château de FLAUGERGUES. Deux heures d’autoroute plus tard nous pénétrons dans cet endroit privilégié où Monsieur de COLBERT, propriétaire, nous reçoit. C’est un passionné, amoureux du lieu dont il nous retrace « l’histoire ». 

Tout d’abord l’acquisition de cette « folie », la plus grande de ces maisons de plaisance construites au XVIIe siècle et qui abondent dans la région de Montpellier, permettant à la noblesse et à la grande bourgeoisie des affaires de se retirer à l’extérieur des villes dans le calme. Ici, le jardin a été classé Monument Historique, avant d’obtenir plus récemment le label de « Jardin Remarquable », Jardin que Monsieur de COLBERT prend plaisir à nous faire découvrir. En premier lieu, 10.000 buis d’une espèce qui a échappé à la pyrale destructrice. Nous traversons quelques espaces qui semblent avoir été quelque peu dédaignés par les jardiniers, mais curieusement c’est ce qui leur donne un certain charme désuet. Ici et là, quelques bancs nous invitent à la rêverie. Plus loin, d’autres espaces superbement aménagés, l’allée des oliviers, le parc paysager, le jardin des 5 sens, puis le parc, jardin à l’anglaise, jardin botanique, arbousier, savonnier, sequoia, un ensemble harmonieux où tour à tour s’offrent aussi à nos yeux, bambous, palmiers, agrumes dans l’orangerie, et surtout n’oublions pas le myrte si apprécié lorsqu’il devient liqueur. Du belvédère, lieu d’observation du paysage environnant, nous apercevons les vignes.

Nous nous sommes attardés devant cet étonnant « bi-dodécaèdre », boule astronomique à 18 faces qui donne l’heure solaire. Justement, il sera bientôt l’heure de pique-niquer et, après une dégustation des vins de la propriété accompagnés d’une jeune œnologue, nous nous installons dans la cour du mas. Le lieu est agréable pour cette pause incontournable de la mi-journée.

Rassasiés, nous retrouvons Monsieur de COLBERT qui a encore bien des trésors à nous faire découvrir. Nous traversons la terrasse du château, où les statues de l’Abondance et de la Paix règnent auprès de quelques vases d’Anduze garnis entre autres de mandariniers et citronniers.

Pendant près de deux heures, l’homme passionné et passionnant va nous faire découvrir les coins et les recoins de cette bâtisse érigée en pierre de taille au XVIIème siècle. Au-delà du perron elle s’élève sur trois niveaux. Nous empruntons un escalier démesuré. Il occupe à lui seul, parait-il, le quart du volume de la maison. Sa rampe de fer forgé à balustres est très belle.

Nous admirons de nombreuses tapisseries flamandes, représentant la vie de Moïse, tissées dans les ateliers de la ville d’Anvers, classées Monuments Historiques après restauration au cours du XXème siècle ainsi que du mobilier d’époque Louis XV et Louis XVI. Différents instruments scientifiques et des céramiques ornent la bibliothèque.

Après la visite des chais et un passage incontournable par la boutique, nous remercions Monsieur de COLBERT et prenons la direction du camping, près d’Aigues-Mortes, où nous devons nous installer pour trois nuits. Quelques-uns d’entre nous ont la mauvaise surprise de constater qu’ils ne semblent pas attendus, les mobile-homes qui leur sont destinés ne sont pas prêts, ce qui est inadmissible de la part de professionnels du tourisme, dont nous étions les premiers clients de la saison. Notons d’autres petits problèmes de fonctionnement pour certains autres. Tout rentrera dans l’ordre et après un apéritif convivial, nous prenons notre repas au restaurant du camping.

Après une nuit réparatrice, nous partons requinqués pour la visite d’AIGUES-MORTES. Nous avons la chance d’avoir un temps relativement clément. Un charmant guide, qui semble tout droit sorti d’un roman d’Agatha Christie, mèche en bataille, moustache gominée et costume trois pièces froissé, nous attend au pied de la Tour de Constance. Il nous relate l’histoire de ce lieu. Nous empruntons les escaliers de pierre pour accéder aux différents niveaux après avoir observé la basse-fosse, lieu de stockage des denrées. On a du mal à réaliser qu’ici les murs font 6 mètres de large. Tout en haut une tourelle, ancien phare guidant les bateaux qui devaient payer leurs droits de passage. Nous quittons la Tour non sans avoir une pensée émue pour Marie Durand, prisonnière de ces murs épais pendant 38 ans, symbolisant avec 36 autres femmes le protestantisme persécuté. Son crime ? Avoir eu un frère pasteur protestant clandestin. Elle ne sera libérée que quelques années avant sa mort.

Les remparts sont une enceinte qui protège le centre-ville. Erigés sur un sol sableux sous l’égide de Saint-Louis, ils s’étendent sur 1600mètres que nous allons parcourir, pouvant alors prendre possession de tout le paysage environnant. Ils constituent avec la tour de Constance le témoignage de l’architecture militaire en milieu marécageux au Moyen-Age.

N’oublions surtout pas la charmante Eglise Notre Dame des Sablons, de style gothique, construite avant les remparts. Elle a beaucoup souffert. Tout d’abord saccagée par les Protestants, un siècle plus tard la chute de son clocher provoque de nombreux dégâts la rendant inutilisable durant de longues décennies. En 1804 elle est restaurée dans un style baroque. Curieusement de 1964 à 1967 tous les décors disparaissent, à l’exception de quelques statues. On peut y admirer les vitraux créés par un artiste contemporain, qui lui donnent un éclairage particulier.

Nos estomacs se rappellent à nous. Direction Les Salins à 2kms. Pique-nique sur une aire ombragée, avant de grimper dans L’AIGRETTE, petit-train touristique, conduit par une guide qui nous communique sa parfaite connaissance de la région. Nous avons au loin une autre vision des remparts, nos photographes à l’affût saisissent au vol quelques flamants roses. A l’arrivée nous nous promenons au milieu des salins, grimpons sur ce qu’on pourrait appeler la petite Dune du Pilat de sel. Notre guide nous a expliqué la récolte du précieux produit, les progrès apportés aux méthodes ancestrales grâce aux récolteurs qui ressemblent à nos moissonneuses des champs, puis comment s’organisent le rinçage et le séchage. On aperçoit au loin une cascade de sel qui brille dans le soleil. C’est très joli.

Nous mettons à profit quelques heures de « quartier libre » pour parcourir les rues de la ville, avant de prendre le bateau pour une croisière qui nous mènera sur les canaux vers une soirée inoubliable. Bateau de croisière confortable d’où nous pouvons admirer après avoir longé les remparts, les salins au loin, les étangs aux flamants roses, le port de pêche au milieu des chalutiers.

Après cette balade commentée de près d’une heure, nous débarquons au MAS DE LA COMTESSE, authentique manade où nous sommes accueillis par d’altiers cavaliers et cavalières qui nous invitent à déguster le vin de la propriété accompagné de produits régionaux, sangria, terrine de taureau, « brasucade » de moules absolument délicieuse, le tout au son de la guitare du talentueux Gipsy Nenin avec qui nous allons bientôt faire plus ample connaissance.

Nous nous dirigeons vers l’arène où nous allons assister au rassemblement des taureaux. Spectacle de belle qualité, où tour à tour nous pourrons apprécier le travail des jeunes gardians, dont plusieurs très jeunes filles, montant les chevaux camarguais à la robe blanche ou grise. Entre autres, présentation de la manade de taureaux, course camarguaise, démonstration de tri, échange avec les gardians. Un séduisant manadier jettera son dévolu pour le jeu de l’orange sur notre amie Chantal qui, avec fierté, fera quelques tours de piste. Puis, le jeu du bouquet avec la réception du bouquet final du vainqueur. Chevaux, cavalières et cavaliers, très applaudis, viendront alors nous saluer.

Le repas qui suivit fut sous le signe de la joie et la bonne humeur. Entrée, puis traditionnelle et succulente « gardiane de taureau », fromage et dessert. Nous avons retrouvé Nénin, notre guitariste, authentique gitan se référant à Manitas de Platas, qui accompagné d’un comparse nous embarquera dans le monde des Gipsys. Arcépiennes et Arcépiens se laisseront alors emporter sur des danses endiablées, dans une chaude ambiance. Le courant était passé entre musiciens et convives pendant cette longue soirée, et c’est avec regret que nous avons dû rejoindre nos pénates.

Programme non moins attractif pour le lendemain. Nous quittons le camping pour nous rendre au Parc Ornithologique du Pont de Gau qui s’étend sur 60ha. Nous allons y parcourir quelques un des nombreux sentiers, partant à la découverte de la faune et de la flore. Divisés en 2 groupes, nous sommes accompagnés de guides heureux de nous faire partager leur passion des oiseaux. Depuis les différents postes d’observation placés au cœur du marais nous pouvons admirer au plus près hérons et aigrettes, tadornes de belon, avocettes, échasses blanches, et surtout les flamants roses si nombreux ici en Camargue, seul lieu de leur reproduction. Quand ils sont sur une patte, ils reposent leur cœur. Leur envol majestueux nous permet d’admirer encore mieux leur étonnante couleur due à l’absorption après filtrage de l’eau des lagunes, de la crevette rose « Artémia Salina ». Nous avions auparavant pu observer longuement un couple de cigognes qui a migré ici depuis de longues années. Au fil de l’eau quelques ragondins. Des rapaces blessés, aigles, milans et faucons dont l’état ne permet pas de vivre dans la nature sont soignés dans de très grandes volières. Malheureusement nous devons quitter ce festival de couleur qui nous a enchantés. Nos talentueux photographes ont immortalisé tous ces instants.

Troisième jour de notre de notre périple. Nous partons vers les SAINTES MARIES DE LA MER. Situé là où le Rhône rejoint la Méditerranée, le lieu évoque les traditionnelles processions des Gitans. C’est ici que furent accueillies les Chrétiennes persécutées, Marie Jacobée, Marie Salomé et leur servante Sara. Le hasard fait que c’est dans quelques jours que les Gitans rendront leur hommage à Sara qu’ils vénèrent. Beaucoup d’entre eux sont déjà arrivés et il nous est difficile de trouver à se garer. Curieusement, ce village, considéré terre d’accueil et de tradition, a vu certains de ses parkings, dans des quartiers dits résidentiels, rendus inaccessibles par de gros cailloux en obstruant les entrées…

Beaucoup de monde sur la place principale où nous nous retrouvons. Des gitans tendent la main pour dire la bonne aventure à des touristes un peu décontenancés parfois. Ambiance sympathique au demeurant.

L’Eglise, véritable forteresse, domine le village aux ruelles pavées. Nous ne pouvons vraiment la visiter car il y a un office mais nous pouvons accéder à la crypte où Sainte Sara est vénérée ; au pied de sa statue, des centaines de bougies allumées en sont le témoignage. Curieusement il nous est possible d’accéder au toit-terrasse de l’édifice en empruntant un escalier à vis très étroit. A l’arrivée à l’extérieur, nous parcourons le chemin de ronde avec créneaux et mâchicoulis. Pour les plus sportifs, des sortes des gradins permettent d’atteindre le sommet, et c’est ainsi que nous avons la surprise d’admirer le paysage à 360°.

Après avoir déjeuné au « Piccolo », formule buffet-froid appréciée dans un joli cadre, nous partons à pied avec une guide pour une longue marche à l’extérieur de la ville, marche dans un cadre banal, mais qui nous mènera avec bonheur vers un chemin beaucoup plus champêtre où nous longerons, en les admirant, les maisons des gardians et des pêcheurs. Ces cabanes sont charmantes, en forme d’absides ; dos tourné au mistral, elles respectent toutes la même architecture traditionnelle de juxtaposition de formes géométriques et murs blanchis à la chaux, toits de roseaux traversés d’un chevron, à l’extrémité duquel souvent une corne de taureau et une pièce de bois forment une croix, où est nouée une corde permettant d’amarrer la maison les jours de mistral. Beaucoup de ces cabanes de gardians sont devenues des résidences secondaires, souvent magnifiquement restaurées, y intégrant de larges baies vitrées fumées, dans un environnement de jardins très bien entretenus. Avant de prendre ce chemin, nous avions pu admirer la Croix Camarguaise, qui symbolise les trois vertus : la Foi, l’Espérance et la Charité y associant symboliquement justement les gardians et les pêcheurs.

La pluie qui nous avait épargnés pendant trois jours fait son apparition. Nous repartons vers le camping. Notre convivial dernier dîner au Restaurant « Le Voyageur » est apprécié.

Elle est tenace cette pluie, à tel point que le lendemain nous devons abandonner notre projet de visiter Nîmes. Nous prenons la route du retour vers Roquettes, non sans avoir remercié notre Présidente et les autresorganisateurs, Nicole, Bernard et Yolande qui, une fois de plus, nous ont permis de passer des moments exceptionnels, toujours dans cet esprit qui caractérise bien notre Association l’ARCEP, bonne humeur et respect.

Merci aussi à notre photographe de talent Jean-Louis Albault.

 

Annick Hamelain


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Documents joints


Camargue, mai 2018
PDF - 1.5 Mo
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