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Nous, les ARCEPIENS, aurions pu ce jour là craindre le pire. Il était en effet question d’aller « au fond du gouffre », programme pas très réjouissant au demeurant.
Mais confiants, comme d’habitude, nous nous sommes retrouvés devant le Château à Roquettes, certains le regard encore un peu dans le vague. Il est vrai que nous avions dû avancer les aiguilles d’une heure pour nous soumettre au rituel « changement d’heure » …
Il faisait plutôt frisquet quand nous prîmes la route vers l’Aude, mais la météo était optimiste.
A notre arrivée, après avoir emprunté une petite route grimpant vers le haut de la vallée, c’est devant le lourd portail du GOUFFRE de CABRESPINE que nous fûmes accueillis par Georges et Anne-Marie, organisatrice de la journée. Ils avaient eu la gentillesse de dresser sur le trottoir (à l’Arcep on ose tout !) une petite table où café, thé, jus de fruits et viennoiseries diverses étaient les bienvenus après deux heures de route.
Nous allons alors parcourir ce lieu découvert en 1968 et qui fait aujourd’hui partie des plus grandes grottes ouvertes au tourisme.
Rien que pour nous, notre guide va orchestrer les jeux d’éclairage et la féerie va s’installer au cœur de cette scène naturelle faite de superbes cristaux de calcite et d’aragonite. Ainsi vont s’offrir à nous les salles colorées rougies par l’oxyde de fer. D’énormes disques de cristallisation sont suspendus à la voûte. Stalactites qui tombent, stalagmites qui montent, pour parfois se rencontrer après des millions d’années, ne faire plus qu’un et se nommer colonne. Fascinant et paradoxal à notre époque de « meetic » où il suffit d’un clic !! Carmina Burana de Carl Off et la musique électronique du film Rain Man donneront un caractère encore plus prégnant à l’instant. Chaque année les œuvres de Debussy, Vivaldi, Chopin, Mozart et autres résonnent lors de concerts très prisés, dans ce lieu magique à l’acoustique exceptionnelle.
Sous nos pieds, 250 mètres de vide, lieu de prédilection pour certains spéléologues et autres sportifs. Nous apercevons dans les profondeurs les cordes qui leur permettent de s’adonner à leur passion.
Dans la boutique incontournable, nous sommes invités à prendre l’apéritif et à goûter quelques vins du pays. Nos craintes avaient disparu, être « au fond du gouffre » peut-être parfois fort agréable.
Nous voilà revenus sur la terre ferme, plus ou moins affamés. Quelques kilomètres plus loin, à Villeneuve-Minervois, le restaurant « La Table de Pareur » est un lieu au décor sobre et élégant. Nous en apprécierons l’accueil, et le menu, copieux et de bon goût.
L’après-midi sera consacrée à la visite de CAUNES-MINERVOIS. Nous allons déambuler dans les rues de ce village situé à la limite des plaines du Minervois et des contreforts de la Montagne Noire. La pente douce du village a favorisé l’assèchement des prairies et la culture de la vigne, source principale de revenus. Traversé par un petit affluent de l’Aude nommé Argent-double, il abrite un patrimoine d’une incroyable richesse historique.
Le village est austère, bientôt la saison touristique verra s’ouvrir les volets encore clos pour la plupart et fleurir les balcons, apportant ainsi un peu de douceur à l’ensemble.
Au détour des ruelles, ici où là de belles façades médiévales d’hôtels particuliers, quelques imposants porches de bois, vestiges d’une époque de riches propriétaires. Des sculptures de marbre nous rappellent d’ailleurs que Caunes-Minervois a eu une renommée internationale pour son marbre rouge incarnat, très prisé dans l’ornementation de nombreux monuments dont le Château de Versailles, l’Opéra Garnier, plus localement, l’Abbaye de Fontfroide, et soyons chauvins, le magnifique bénitier de l’Eglise Saint-Bruno de Roquettes ! On peut aujourd’hui regretter que les carrières soient exploitées par les marbriers d’Italie, où après transport par camion des blocs de cette riche matière première les sculpteurs la travaillent avant de réexporter dans le monde entier. Nous n’avons conservé que l’exploitation des « résidus », transformés en sable utilisés pour nos routes...
L’Abbaye de Caunes Minervois fut érigée en 780. Une grande partie de l’édifice initial roman fut transformé au fil du temps. Les clochers, le porche sont du XIIIe siècle mais le cloître roman a malheureusement été détruit et remplacé par des galeries avec peu de respect du style d’origine.
Après fermeture du Monastère, l’église abbatiale devint église paroissiale de la commune, classée monument historique en 1916. Un important programme de restauration a été entrepris en 1990, il faudra plusieurs décennies pour remettre en état ces lieux délaissés pendant des siècles. Au cours de cette visite, l’on peut admirer le portail sculpté, la nef romane ainsi que quelques décors baroques.
Récemment, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir une ancienne galerie. Il s’agit des vestiges du premier cloître médiéval, avec un sol de « calades » ou pavement de galets, où nous avons pu déambuler. C’est sur ce « retour vers le passé », que nous avons terminé notre journée riche en découvertes.
Merci à Anne-Marie PUGGIA pour l’organisation de cette journée qui fut une fois de plus une réussite.
Annick Hamelain
Photographies L.G.