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WE de l’Ascension en Périgord


Le "Périgord Noir"

Non ce n’est pas une sombre perspective. Il n’a de noir que le nom et pendant quatre jours, nous les Arcépiens, allons pouvoir en découvrir bien des trésors.

C’est Domme qui nous accueillera. Bon pied bon œil, nous parcourons les ruelles pittoresques de ce village. Perché sur une falaise vertigineuse, il nous permet de jouir de la vue étendue sur la vallée de la Dordogne et d’apercevoir les villages environnants de LA ROQUE GAJAC et BEYNAC (Terminaison en AC de nombreux villages : du latin « acum » (qui appartient à..)

Une route sinueuse nous conduit ensuite vers le Château de MARQUEYSSAC, où après une restauration champêtre, nous en découvrirons le magnifique parc créé à l’origine à l’École de Le Nôtre. A la fin du XIXème siècle, ce lieu privilégié sera planté de buis, taillés entièrement à la main selon l’art topiaire, deux fois par an. Les labyrinthes aux formes voluptueuses nous mènent vers quelques belvédères, rocailles ou cabanes en pierres sèches. Un havre de paix propice à la méditation solitaire (!). On aperçoit le Château, propriété privée, et son superbe toit, actuellement en reconstruction. Nous retrouverons d’ailleurs sur toute la région ces toits qui surprennent. Leur forte inclinaison permet de supporter le poids de la lourde lauze, (500 à 800 kgs/m2), belle pierre dorée du Périgord, qui sous la pluie prend rapidement une couleur ardoise. 

Pour les trois nuits à venir, le soir même, nous posons nos bagages au Camping du Perpetuum, (perpétuité) sur les bords de la Dordogne. L’accueil y est fort sympathique et les mobile-homes confortables, au cœur d’un environnement verdoyant.

Aïe !, debout tôt le lendemain matin...ainsi en a décidé Bernard notre coach. Mais le programme de la journée est prometteur et c’est avec enthousiasme que nous reprenons la route vers SARLAT-la-Caneda, ville d’art et d’histoire, l’un des joyaux du Périgord Noir. Construite autour d’une abbaye bénédictine, la Guerre de Cent ans et la peste la mèneront malheureusement vers le déclin. C’est plus tard, aux XVème et XVIème siècles que seront érigés de superbes hôtels particuliers, et qu’elle retrouvera une activité artisanale et économique qui malheureusement ne résistera pas à son isolement géographique. Mais SARLAT allait devenir en 1962 la ville « test » de la loi Malraux. Ce sera une chance pour cette cité qui retrouvera alors tout son éclat. Elle reste aujourd’hui l’une des plus belles villes témoins des époques médiévale et renaissance.

Aucune monotonie dans nos pérégrinations. Pour remonter dans le temps, l’après-midi même nous rêvions de pénétrer dans les profondeurs de la terre. Mais non, ce n’est pas l’originale et c’est à 200 mètres au dessus du sol que nous pénétrons dans la Grotte de Lascaux II, fac-similé de celle à laquelle nous n’avons plus accès depuis bien longtemps pour des raisons hautement justifiées de conservation du patrimoine. Nous pouvons apprécier la qualité du travail accompli par les plasticiens des années 70 qui ont reproduit à la perfection, au centimètre près, ce que l’homme de Cro-Magnon, l’un des premiers artistes de l’humanité, avait réalisé avec un talent fou il y a quelques 17.000 années, utilisant, lui, les moyens du bord : son souffle et ses doigts !

Il semblerait que les tentatives du ciel pour nous piéger soient vaines. Il est plutôt clair lorsque nous reprenons la route, après une nuit réparatrice pour nos pieds mis à mal sur les pavés moyenâgeux. A LA ROQUE GAGEAC chacun de nous a carte blanche pour errer selon ses envies dans ce lieu qui a connu lui aussi bien des avanies, inondations destructrices et dans un passé récent le glissement meurtrier d’un pan de falaise qui a emporté quelques maisons. Très joli village aujourd’hui, avec son église au clocher-mur, sa fontaine, son jardin exotique et son fort troglodytique. 

Au loin, nous apercevons la Dordogne où les Gabarres de Norbert vont nous faire dériver près d’une heure. C’est la Vallée des Châteaux qui s’offrira alors à nos yeux. Nous y découvrons sous un angle différent l’un des sites les plus parlants du Périgord Noir. Il est temps de rappeler que le Périgord Noir ne doit pas son nom à la truffe, mais tout simplement aux forêts denses de chênes, tout à fait caractéristiques de la région. Notre guide nous racontera la vie du fleuve, la batellerie et les gabariers, les poissons migrateurs et sédentaires. L’un des nombreux milans noirs qui évoluent avec grâce au-dessus du fleuve s’est posé. Fièrement dressé sur une branche tout près de son nid imposant, il fait le bonheur de nos photographes.

Déjeuner près des remparts de la forteresse de BEYNAC. Perchée sur un piton rocheux, elle dresse sa haute silhouette au-dessus de la commune. Tout entière vouée à sa fonction militaire elle est pourvue de murailles à l’épaisseur impressionnante, pour ne pas prêter flanc aux attaques des adversaires. A l’intérieur du château, escaliers étroits en colimaçons pour partir à la découverte des différents lieux de vie avec leurs superbes sols en pisé et leurs belles fenêtres à meneaux.

Rugby ! Castres contre Toulon… Nous voilà confortablement installés sur la terrasse. Nos hôtes prévenants ont installé le poste de télévision dehors. Mais il ne fait pas bon être seule contre tous en matière de pronostics... N’en disons pas plus. Le repas fut convivial, animé, et apprécié ! Quant aux résultats du match...chut ! Ne retournons pas le couteau dans la plaie.

Aujourd’hui, il faut faire les valises, libérer les chambres et profiter de notre dernière journée. Elle nous mènera vers le village de CASTELNAUD (château neuf). Simon de Montfort est passé par là. Détruit et abandonné après la révolution, le lieu servit de carrière de pierres. Aujourd’hui reconstruit, le château est (lui aussi) le plus visité du Sud Ouest. Musée de la guerre du Moyen Age, il possède une magnifique collection d’armes et d’armures ainsi que des reconstitutions en taille réelle de véritables machines de guerre : trébuchet, bombarde avec, clou de la visite, démonstration du fonctionnement de la barbacane, grandeur presque réelle.

Certains sont allés visiter le Château des Milandes. Joséphine Baker, femme de cœur et de talent, utopique, y a rêvé d’un monde meilleur. Très beau et émouvant.

Comme toujours, la gastronomie a été à l’honneur pendant ce séjour Périgourdin. Une mention spéciale pour l’exceptionnel « civet de canard » de la « Ferme Auberge Le Maraval » qui n’aura laissé personne indifférent. Nous n’oublierons pas non plus ce dessert objet de tant de convoitises que l’on pourrait appeler « les Fraises Arlésiennes à la crème Chantilly. »

Chaleureux remerciements à nos organisateurs ( Yolande, qui a passé le flambeau à Bernard Munier, secondé par Chantal) pour la préparation minutieuse et le succès sans faille de ce week-end dans le Périgord.

Annick Hamelain

 

 


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