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L’histoire des Cathares pourrait nous faire « perdre notre latin » tant les versions divergent selon que l’on s’exprime en langue d’Oïl ou en langue d’Oc. Même l’origine du nom "cathare" oppose les historiens. Pour certains il est issu du grec « Katharos » symbolisant la pureté, pour d’autres il serait dû à l’adoration de la tête du chat représentant le démon. Quelques-uns font aussi voler en éclats l’auréole de Saint-Louis pour donner place à Louis IX à l’histoire moins glorieuse.
Même si chez les Arcépiens les gens du Sud dominent en nombre, nous nous devons de respecter les quelques égarés du Nord pour conserver l’entente cordiale qui nous caractérise. De ce fait nous laisserons à chacun le soin de consulter les nombreux ouvrages virtuels ou de papier pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de ces hommes et en tirer leurs propres conclusions.
Ce weekend, notre but était de partir successivement à l’assaut des Châteaux de Puilaurens, de Quéribus et de Peyrepertus. L’unanimité se fera sur la splendeur de ces citadelles, refuges des derniers Cathares, qui seront reconstruites au fil des siècles, après les multiples expéditions punitives et destructrices des Chevaliers du Nord envers ceux qu’ils qualifiaient d’hérétiques.
Ces trois châteaux dominent les Hautes Corbières et leurs silhouettes majestueuses se dessinent dans le ciel avec une rare élégance. Ils ont un autre point commun, il faut les mériter et pour cela crapahuter dur. Marches et rampes d’accès taillées dans la roche, escaliers permettant d’atteindre les plus hauts points de vue, c’est alors à chaque fois la récompense, l’émerveillement de découvrir au delà des pierres et de leur histoire l’immensité des paysages environnants.
A Puilaurens, même si quelques romantiques nous ont certifié avoir senti son souffle, dans la tour de la Dame Blanche celle-ci ne nous est pas apparue. Après un pique-nique convivial au pied du château, les forces revenues, nous avons pu grimper cette fois-ci au château de Quéribus, dernier bastion à tomber aux mains des chevaliers français en 1255. Et là, grâce à Mélanie notre charmante guide, guidée elle-même par sa passion, nous avons pu continuer à parfaire nos connaissances sur l’histoire des Cathares et de ces lieux qui les ont abrités avant qu’ils ne soient éradiqués par l’inquisiteur.
Est-il besoin de mentionner la halte à la dégustation du vin de Maury auquel certains ont succombé ?
Nous n’avons pas manqué de faire un détour dans le village, là où naquit la célèbre légende du sermon du Curé de Cucugnan réappropriée plus tard par Alphonse Daudet. C’est avec bonheur que quelques Arcépiens ont dévalisé la boulangerie où pain, biscuits et brioches sont fabriqués avec la farine du Moulin d’Omer. Un vrai régal en prévision pour le petit déjeuner du lendemain.
Ce ne sont pas les brumes de l’alcool mais la brume tout court qui nous a enveloppés tout au long de ce chemin tortueux que nous avons dû emprunter au cœur de la forêt pour arriver au Domaine du Bouchard, chaleureusement accueillis par un jeune couple qui nous servit un repas copieux et bon.
Après une nuit réparatrice certains en chambres d’hôtes, d’autres dans des petits gîtes disséminés dans la propriété, nous avons eu « quartier libre » pour quelques heures.
Un premier groupe a fait le choix d’une balade en forêt à la rencontre de la faune : cerfs, biches, daims... sans oublier cet instant où ils se retrouvèrent nez à groins avec une horde de sangliers !
L’autre groupe a parcouru les vertigineuses gorges de Galamus qui s’étendent sur deux kilomètres sur l’Aude et les Pyrénées Orientales, avant d’atteindre par un petit chemin pédestre l’ermitage Saint-Antoine de Galamus accroché au rocher à 376m en contrebas de la route.
Que dire du repas qui nous fut servi au restaurant « Mon Grain de Sel » à Soulatgé ? Tout y fut parfait, le décor, l’accueil et la qualité des mets concoctés avec des produits maison.
Le soleil, plutôt absent la veille avait au fil de la journée repris ses droits. Nous avons pu ainsi découvrir sous un éclairage différent le château de Peyrepertuse qui se dresse sur une crête calcaire à 800m d’altitude au-dessus de la garrigue et des vignes.
Merci à Yolande qui nous a organisé ce superbe week-end culturel et gastronomique. Qu’elle soit par ailleurs rassurée, toutes ses ouailles qu’elle n’a eu de cesse de compter, sont bien rentrées au bercail fatiguées, mais heureuses.
Annick Hamelain